Madame la ministre de la Culture,
La BD est en danger !
Je suis auteur de Bande Dessinée depuis 14 ans et j’ai décidé de vous alerter sur les graves problèmes qui affectent notre profession. Cela deux ou trois que je ne cesse de pousser ce cri d’alerte !
Suite à vos déclarations sur le site ActuaBD, je regrette de constater que vous semblez malheureusement méconnaître ou ignorer les réalités du métier d’auteur de BD.
Comment s’en étonner quand vous refusez de rencontrer les représentants des auteurs réunis au sein du Conseil Permanent des Ecrivains et ce, malgré leurs demandes répétées, alors que dans le même temps, vous rencontrez régulièrement le Syndicat National de l’Edition ?
Ces dernières années, il devient de plus en plus dur de gagner sa vie en tant qu’auteur. Cela touche tout le monde dans la profession !!
Aussi il est difficile d’entendre notre ministre de tutelle nous apprendre que tout va très bien dans le monde merveilleux de la Bande Dessinée.
Avec le changement de gouvernement, votre arrivée au ministère avait suscité quelques espoirs chez les auteurs, mais nous ne pouvons pour l’instant qu’être déçus par votre manque d’intérêt, que nous espérons apparent.
Nous savons que les négociations des représentants des auteurs avec le SNE arrivent à leur terme sous l’égide du ministère. C’est une attente forte pour nous, tant le déséquilibre entre auteurs et éditeurs est flagrant ; nous ne pouvons que le constater à chaque négociation de contrat, ce qui affecte notre capacité à gagner notre vie avec le fruit de notre travail.
Nous verrons aux résultats de cet accord si vous nous soutenez et vous souciez effectivement des intérêts des auteurs, et pas seulement de ceux du lobby des éditeurs. Nous le relayerons auprès des journalistes, que cette controverse a mis à l’écoute. Que le résultat soit positif ou négatif.
Il serait bon que vous acceptiez enfin de recevoir nos représentants. En effet, il ne nous semble pas que le SNE soit le mieux placé pour parler au nom des auteurs.
Rappelons que si c’est l’éditeur qui fait la littérature, c’est l’auteur qui fait l’œuvre.
Vous pouvez acheter des dessins, des customs ou encore des peintures en visitant les galeries en ligne qui suivent : Art Sy, Artmajeur, Artsper, Bougie art gallery, Singulart, Kazoart et We need art.
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La ministre de la Culture réagit à chaud au propos de certains auteurs et blogs ayant évoqué son analyse pitoyable de ce métier : http://rezonances.blog.lemonde.fr/2013/02/08/tweet-clash-aurelie-filippetti-attaque-les-articles-buzz-et-la-desinformation-de-telerama-rue89-et-de-blogeurs-bd/
D’autres sites en parlent : http://www.rue89.com/rue89-culture/2013/02/07/la-bd-pour-les-enfants-et-pas-du-tout-en-crise-selon-aurelie-filipetti
n’est-ce pas lié à la forte production ? beaucoup de jeunes ont afflué sur le marché, n’est-ce pas la principale raison ?
Non c’est avant tout la financiarisation de l' »industrie » de la culture et du livre en particulier… La « surproduction » n’est qu’une conséquence car cela permettait aux grosses structures éditoriales de gagner de l’argent avec leur placement (cet argent provenant des volumes publiés et placés dans les librairies)… L’auteur est devenu une matière première et le libraire le fournisseur en liquidité ! La cavalerie ainsi installée n’a fait que paupériser les auteurs et les librairies donc l’argument de la surproduction est un trompe-l’œil pour écarter le public du vrai problème qui existe ailleurs dans l’économie. Les éditeurs des grosses structures ont dans la même période acheté toutes les petites structures pour tuer la concurrence et augmenté leur salaire d’une manière indécente (certaines gagnent jusqu’à 15 000 euros net par mois alors que le revenu médian d’un auteur doit tourner autour de 1500 euros brut)… Les jeunes sont comme toujours un bon prétexte pour justifier les dérives et occulter les problèmes afin de protéger les véritables coupables.
Voici une explication de texte de la ministre de la culture sur Twitter (donc oui, elle twitte au lieu de gouverner !)… Vous pourrez également noter les fautes de conjugaison et d’orthographe… Bravo ! En effet, la BD c’est pour les enfants et les crétins…
Que veut dire la dernière phrase ?
Quel mépris pour notre intelligence !
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Filippetti Aurélie @aurelifil
Ms elle est indispensable à celui-la même qui écrit pour se reconnaître comme auteur d’une œuvre qui se séparera ainsi de lui
Cette instance peut être « virtuelle », elle peut même être assumée directement par certains lecteurs (l’auto-édition est riche de promesses)
Une instance extérieur, un regard, un savoir-faire est donc nécessaire pour permettre de transformer un texte en livre..et qq’un en auteur
Qd on écrit on doute en permanence de soi, de son talent, de l’intérêt de ce que l’on écrit pour d’autres.
« L’éditeur qui fait la littérature »: cette phrase ayant mis le feu aux poudres je vais tenter de m’expliquer.